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Laurent BROQUEDIS, Directeur Général de S&P France : « Pour une meilleure qualité de l’air intérieur, le futur, c’est la ventilation ! »

Publié par S&P          7 septembre 2023          Lecture: 9 min.

Une nouvelle « air ». S&P France voit grand, et poursuit sa dynamique de développement. Après une croissance à deux chiffres en 2021 et 2022, la filiale française du groupe familial Soler & Palau – leader mondial de systèmes de ventilation – ambitionne de tirer encore davantage le marché !

Comment ? Dans un contexte difficile, S&P France mise sur la rénovation et son savoir-faire unique de fabriquant Made in Pyrénées. Résultat : l’entreprise envisage l’avenir avec confiance. RE2020, innovations, qualité de l’air intérieur… Laurent Broquedis, son directeur général, nous livre sa vision de l’entreprise et du secteur avec passion. Et convictions !

Comment se porte S&P France en 2023 ?

Laurent Broquedis : Notre filiale tricolore se porte bien ! Avec une croissance de 30% au cours des deux dernières années, S&P France est la locomotive de notre groupe familial catalan Soler & Palau, leader mondial en ventilation. L’an passé, notre chiffre d’affaires s’est ainsi élevé à 88 millions d’euros. Cela représente 10% des résultats du groupe, soit un tiers de plus qu’il y a 10 ans ce qui consolide notre place de première filiale du groupe. Cette progression, elle est due à notre positionnement singulier et au contexte général, qui nous ont permis de gagner de nouvelles parts de marché dans l’Hexagone.

« Notre marché principal ? Celui de la rénovation et du remplacement »

Comment expliquez-vous ce fort dynamisme ?

Laurent Broquedis : Un exemple est assez parlant pour l’illustrer : en 2020, en pleine crise Covid, S&P France – dont le siège se situe à Thuir, près de Perpignan – a quasiment terminé aux mêmes niveaux que 2019, alors que le marché était à – 15%. Nos 96 collaborateurs experts de la ventilation ont travaillé et travaillent toujours d’arrache-pied pour obtenir ces beaux résultats, grâce à des produits authentiques, connus et reconnus pour leur fiabilité. Quant à notre maison-mère, le groupe Soler & Palau se développe lui aussi très bien : il approche le milliard d’euros de chiffre d’affaires. Sa stratégie est tournée pleinement vers l’export, car le marché espagnol ne représentant que 5% du chiffre d’affaires global. Ainsi, nous sommes aujourd’hui présents sur tous les continents avec 25 usines dans le monde, 36 filiales, 63 distributeurs exclusifs, 5 centres R&D et 5 500 collaborateurs.

S&P est présent sur tous les continents, avec 25 usines dans le monde, 36 filiales, 63 distributeurs exclusifs, 5 centres de R&D et 5 500 employés.

Que représente le marché de la ventilation en France aujourd’hui ?

Laurent Broquedis : C’est un marché très large qui couvre tous les types de bâtiments. Le marché de la résidence individuelle représente quelques 890 000 pièces par an vendues en France, dont les trois quart à destination du marché de la rénovation et du remplacement. Quant à la maison individuelle, c’est un marché qui croit d’année en année. Au global, nous avons un marché qui grossit mécaniquement, structurellement de 1 à 2% avec le remplacement des équipements qui ont une durée de vie de 15 à 20 ans. Et nous savons que tous les 15 ans, nous doublons ce marché du remplacement.

« Après la crise sanitaire, le sujet de la qualité de l’air intérieur devient enfin central »

Le ralentissement de la construction et du marché du neuf vous impacte-t-il ?

Laurent Broquedis : Oui et non : bien sûr nous le ressentons, mais au global, il s’agit pour nous d’un retour à plus de rationnel, le marché ayant été en surchauffe après la crise Covid, y compris en grandes surfaces de bricolage. Cela nous permet de conserver des niveaux de croissance supérieurs de 20% à 2019. Et puis il faut rappeler que notre marché cible est celui de la rénovation et du remplacement, nous sommes donc moins exposés.

Avec la crise Covid, le regard porté sur la qualité de l’air intérieur a-t-il changé ?

la qualité de l'air intérieur - S&P

Laurent Broquedis : C’est certain. L’approche du traitement de l’air est différente depuis la crise sanitaire. Et les transformations réglementaires avec la RE2020 et autour de la rénovation avec les certificats d’économie d’énergie (CEE) ou Ma Prime Rénov’, sont importantes et représentent de vrais accélérateurs. Résultat, le sujet de la qualité de l’air intérieur (QAI) commence enfin à raisonner dans l’esprit collectif. Pendant des années, la ventilation était vue uniquement à travers le prisme thermique. Certes, elle peut être considérée comme permettant de faire rentrer de l’air froid, mais cet air est nécessaire à l’équilibre thermique de la maison et évite les problèmes de condensation et assure le bien-être, la santé de ses occupants et du bâti. Tout cela en luttant contre les polluants présents à l’intérieur des logements tels que l’humidité, les COV et le CO2. C’est pour cela que l’on introduit de l’air neuf, pour diminuer les concentrations et ensuite les extraire. Il y a une prise en compte plus importante de la qualité de l’air intérieur.

« La RE2020 : une obligation de contrôle des installations qui change la donne »

En quoi le fait d’avoir des logements de plus en plus étanches change aussi l’approche du traitement de l’air intérieur ? 

Laurent Broquedis : Avec une énergie de plus en plus rare et chère, il est nécessaire de faire davantage d’économies. Les dernières règlementations ont rendu les logements complètements étanches à l’air. De ce fait, si le système de ventilation ne fonctionne pas bien, cela impacte la qualité de l’air à l’intérieur du logement et son équilibre thermique. D’où les nouvelles obligations de contrôle issues de la dernière réglementation environnementale (RE2020). Tout ça est un équilibre difficile à obtenir. Une maison « trop » étanche qui n’a pas de renouvellement d’air, avec une augmentation de la température et de l’humidité à l’intérieur, c’est une maison qui n’est pas saine et qui peut favoriser certaines pathologies comme l’asthme, maladies chroniques, inconfort et in fine un bâti qui se dégrade. La ventilation est donc une nouvelle fois un sujet central : c’est la solution.

Vous évoquez la RE2020. En quoi cette nouvelle obligation de contrôle des systèmes de ventilation qu’elle comporte est cruciale ?

Laurent Broquedis : Pour notre métier c’est le point-clé de cette nouvelle réglementation environnementale. En fait, la ventilation a toujours été le parent pauvre du bâtiment. La RE2020 nous permet enfin de retrouver le niveau d’exigence dont notre profession avait besoin. Auparavant, la seule obligation était d’installer un système de ventilation. Avec la RE2020, les installations sont obligatoirement contrôlées par un organisme. Grâce à cela, les installateurs, les maîtres d’ouvrage et les constructeurs de maisons individuelles se posent les bonnes questions à propos de leur rôle à jouer pour que les installations fonctionnent bien. Certains blocages étaient liés au prix. C’était souvent le prix le plus bas qui remportait l’appel d’offre. Aujourd’hui, on se demande enfin si le prix va permettre à l’installation de fonctionner. C’est un changement essentiel. Et pour S&P qui a la mission de ventiler chevillée au corps, c’est une bonne nouvelle.

Pour vos installations, S&P vous propose des produits conformes à la RE2020 - S&P

« Avec la proximité, l’essence de S&P France, c’est 100% distribution »

Le goût du travail bien fait, cela fait partie de l’ADN de S&P…

Laurent Broquedis : C’est vrai. Aujourd’hui, nos 35 commerciaux, qui réalisent près de 30 000 visites par an à travers l’Hexagone, accompagnent leurs clients et les installateurs sur la mise en œuvre, les conseillent et assurent de la formation. Ce sont de véritables technico-commerciaux qui sont sur le terrain, au service de nos distributeurs. Car au-delà de la proximité, l’essence de S&P France, c’est 100% distribution. Pour nous, les distributeurs sont essentiels, ils sont nos relais de proximité sur les chantiers, ils stockent nos produits. Aujourd’hui, grâce à eux, nous sommes présents sur environ 1 500 points de ventes en France. Tous les jours, nos produits sont mis en avant auprès des installateurs ou des particuliers. Petits et gros revendeurs, nous sommes présents sur tous les réseaux de distribution ainsi que sur les sites et marketplaces de nos clients. Nous sommes partout, c’est ce qui fait notre force ! 

En plus d’être une filiale de distribution, comment entretenez-vous cette âme de fabricant qui vous est propre ?

Laurent Broquedis : La réponse est assez simple : ce ne sont pas nos usines qui nous demandent de commercialiser les produits. Chez S&P France, c’est notre service marketing qui détecte les besoins, les évalue et les transforme au travers de cahiers des charges transmis aux usines pour fabriquer les produits qui répondront aux besoins spécifiques du marché. C’est pour nous un véritable avantage concurrentiel. Nous avons un savoir-faire de fabricant qui s’appuie sur chaque marché. En 2022 par exemple, nous avons lancé un nouveau produit développé spécifiquement pour le marché français de la maison individuelle, l’OCTEO. Aujourd’hui, il répond tellement bien au marché – car facile et flexible à monter répondant aux exigences de la RE2020 – qu’il est plébiscité aussi bien par le marché du neuf que la rénovation et le remplacement.

OCTEO: inspiré par la nature, conçu pour votre confort - S&P

« S&P est l’unique vrai fabricant de systèmes de ventilation »

Quelle place occupe la qualité des systèmes de ventilation que vous fabriquez ?

Laurent Broquedis : Toutes les caractéristiques annoncées sur nos produits sont vérifiées et vérifiables. Cela peut sembler évident, mais aujourd’hui, S&P est l’unique vrai fabricant de systèmes de ventilation. Quand nos concurrents assemblent des composants du marché, S&P fabrique chaque composant que constitue un ventilateur. Nous bobinons nos moteurs, nous injectons nos roues et le corps du produit. Tous nos composants sont fabriqués dans les Pyrénées, dans nos usines catalanes. A chaque étape de fabrication, un contrôle qualité est effectué. Et cela nous permet d’avoir une maîtrise totale de la qualité de nos produits et composants, qui n’est pour nous pas négociable. Lorsqu’on dit qu’on fabrique un ventilateur S&P France, le moteur électrique, la roue, le corps du produit, etc. C’est un travail d’orfèvre, du sur-mesure qui nécessite beaucoup de main d’œuvre qualifiée pour assurer cette fiabilité. Résultat ? Nous proposons une garantie de 5 ans sur tous nos produits résidentiels, soit 3 de plus que la réglementation. Notre devise « Respirez, S&P maîtrise » illustre cela.

Justement, entre Unelvent, ancien nom de votre entreprise, et S&P France, quelle différence faites-vous ?

Laurent Broquedis : Depuis 2018, Unelvent est S&P France. Notre filiale française de Soler & Palau créée en 1979 avait besoin d’entrer dans une nouvelle ère. L’aura et la renommée dont dispose notre maison-mère est un véritable atout. En tant que première filiale de l’histoire du groupe, prendre le nom de S&P France était une évidence. C’est une continuité et une preuve d’attachement à notre groupe. Cela renforce aussi notre image de leader que nous devons assumer sans rougir : S&P, c’est un produit installé toutes les 6 secondes dans le monde.

« Durabilité, recyclabilité, consommation… Notre R&D est au service de la performance de nos produits distribués »

En termes d’innovation et de R&D, quelle est l’approche de S&P France?

Laurent Broquedis : Être innovants, c’est savoir répondre aux besoins du marché en les identifiants. Mais c’est aussi avoir les moyens de le faire : le groupe Soler & Palau dispose de 5 centres de R&D, dont un en Europe situé en Espagne. Ils permettent d’effectuer des essais acoustiques, thermiques, climatiques, électriques ou aérauliques uniques. C’est un atout majeur, lié à notre spécificité de fabricant. Le rôle de la R&D est donc très important, que ce soit sur la durabilité, la recyclabilité ou la consommation. Notre R&D est pleinement au service de la performance des produits que nous distribuons. Par exemple, c’est comme cela que nous parvenons à avoir un OCTEO si performant, qui consomme 30% de moins d’énergie que les produits concurrents.

A ce propos, présentez-nous votre nouveauté 2023, le DOMEO EVO…

Laurent Broquedis : Il porte bien son nom. C’est une centrale double-flux, issue du DOMEO, que l’on commercialise depuis une dizaine d’années. Mais c’est aussi EVO parce qu’il intègre toutes les dernières technologies. Nous avons amélioré l’acoustique du produit, mais aussi son rendement sur les échanges de températures, passant de 88 à 94%. Et pour faciliter encore un peu plus la vie de nos clients, il intègre le module de maintenance à distance. De même, grâce à son module de batterie autorégulée intégrée, il permet de répondre à la RE2020, alors que dans le même temps toutes les offres du marché obligent, au mieux, le montage d’une batterie externe. Les performances cumulées du DOMEO EVO sont à ce jour inégalées !

« Notre ambition ? Assoir notre positionnement de leader de la ventilation »

Vous présidez le Comité stratégique Ventilation et Traitement de l’air des Bâtiment du syndicat UNICLIMA. Pour vous, quels sont les enjeux à venir pour le secteur de la ventilation ?

Laurent Broquedis : Ils sont nombreux ! Notamment sur le parc existant. Aujourd’hui, nous savons comment améliorer à la fois la qualité de l’air intérieur et les consommations. Les vrais enjeux sont donc sur la qualité de l’air et l’impact énergétique des logements. Les aides, CEE et Ma Prime Rénov’ sont là pour accompagner ces enjeux de la rénovation. A nous de bien les utiliser ! Il y a malheureusement, aussi dans notre secteur, des dévoiements de l’objectif initial. En effet, certaines entreprises en font plus une source de business que d’amélioration de l’habitat. C’est à l’ensemble de la profession de prendre en main cette problématique. C’est pour cette raison que nous avons créé, il y a deux ans, l’Association française de la ventilation, l’AFV. Elle regroupe toute la filière : installateurs, fabricants, mainteneurs, contrôleurs, bureaux d’études. Ensemble, nous pouvons essayer de trouver des solutions pour avoir des installations qui fonctionnent, pérennes et performantes. Le besoin est d’avoir des bâtiments peu énergivores. Il s’agit donc d’isoler les logements. Mais plus on isole les logements, plus on a besoin d’avoir une ventilation performante.

Pour conclure, comment voyez-vous l’avenir de S&P France ?

Laurent Broquedis : Radieux ! (rires) La dynamique de développement de notre filiale de distribution est très bonne. Nos innovations produit font la différence. Désormais, nous devons maintenir notre place de leader en systèmes de ventilation tout en nous appuyant sur notre savoir-faire de fabricant qui est unique. Mais cela ne peut se faire sans nos partenaires distributeurs et installateurs. C’est un enjeu. Nous sommes intimement convaincus qu’aujourd’hui comme pour les années à venir, la proximité, la qualité et la fiabilité sont des notions essentielles lorsqu’il s’agit de qualité de l’air intérieur. Le futur, c’est la ventilation !