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Comment rénover un logement tout en assurant la qualité de l’air ?

Publié par S&P          11 juillet 2025          Lecture: 5 min.

Rénover son logement est un projet passionnant qui permet d'améliorer son confort et de valoriser son patrimoine. Toutefois, ces travaux peuvent avoir un impact considérable sur la qualité de l'air intérieur. Nous passons la majeure partie de notre temps dans des espaces clos, ce qui rend la qualité de l'air que nous respirons chez nous particulièrement importante pour notre santé. Comment alors concilier rénovation et maintien d'un air sain ? C'est ce que nous allons explorer dans cet article.

Les risques pour la qualité de l’air lors d’une rénovation

La rénovation d’un logement, bien que bénéfique à long terme, peut engendrer des risques temporaires ou permanents pour la qualité de l’air intérieur si elle n’est pas correctement planifiée. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la pollution de l’air est responsable de 7 millions de décès prématurés dans le monde. En France, Santé publique France estime que la pollution de l’air ambiant est responsable de 40 000 décès attribuables chaque année aux particules fines, ce qui représente un enjeu de santé publique majeur comparable au tabagisme.

Polluants émis par les matériaux de construction

Lors d’une rénovation, de nombreux matériaux peuvent émettre des polluants spécifiquement surveillés par le décret QAI français :

  • Le formaldéhyde, substance irritante pour le nez et les voies respiratoires, présent dans les peintures, colles, certains panneaux de bois aggloméré, mousses isolantes et textiles de décoration
  • Le benzène, substance cancérigène provenant essentiellement des gaz d’échappement et des fumées de tabac pouvant s’infiltrer dans le logement
  • Les composés organiques volatils (COV) présents dans divers matériaux de construction et produits de traitement
  • Les poussières et fibres générées par les travaux de démolition, ponçage ou découpe de matériaux
  • Les moisissures pouvant être libérées lors de l’ouverture de cloisons ou de l’arrachage de revêtements anciens

L’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI, 2024) a mesuré que les concentrations en COV peuvent être jusqu’à 10 fois plus élevées pendant les travaux et jusqu’à 3 fois plus élevées dans les semaines qui suivent la fin d’une rénovation. Le décret nº 2022-1689 du 27 décembre 2022 impose désormais des mesures régulières de ces polluants dans certains établissements recevant du public.

Impact de l’étanchéité accrue des logements

La rénovation énergétique, qui vise à améliorer l’isolation thermique, présente un défi particulier pour la qualité de l’air :

  • L’amélioration de l’étanchéité à l’air réduit les infiltrations d’air naturelles qui, bien qu’inefficaces énergétiquement, contribuaient au renouvellement de l’air
  • Sans ventilation adaptée, l’humidité et les polluants (notamment le CO2) s’accumulent plus facilement dans un logement étanche
  • Le niveau de CO2 devient un indicateur clé du renouvellement d’air, avec des valeurs au-dessus de 1 500 ppm témoignant d’un renouvellement d’air insuffisant
  • Le risque de condensation augmente dans les logements rénovés sans solution de ventilation adéquate

De nombreuses rénovations énergétiques sont encore réalisées sans prise en compte adéquate de la ventilation, ce qui peut transformer une amélioration énergétique en problème sanitaire si la qualité de l’air n’est pas préservée. Des études en milieu scolaire montrent que de nombreuses classes présentent des concentrations de CO2 supérieures aux seuils recommandés, pouvant avoir des conséquences négatives sur les performances cognitives des élèves.

Stratégies pour maintenir un air sain pendant les travaux

Des mesures préventives peuvent être mises en place pour limiter l’impact des travaux sur la qualité de l’air, conformément au 4e Plan national santé et environnement (2021-2025) qui vise à « réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine et celle des écosystèmes sur l’ensemble du territoire ».

Choix de matériaux à faibles émissions

Pour réduire l’exposition aux polluants, nous recommandons de :

  • Privilégier les matériaux labellisés A+ selon l’étiquette « Émissions dans l’air intérieur », obligatoire depuis 2013
  • Opter pour des peintures à l’eau plutôt que des peintures à base de solvants
  • Choisir des colles sans formaldéhyde pour les revêtements de sol et panneaux muraux (le formaldéhyde étant l’un des trois polluants spécifiquement surveillés par le décret QAI)
  • Sélectionner des isolants naturels (laine de bois, chanvre, ouate de cellulose) qui émettent généralement moins de substances nocives
  • Tenir compte du benzène pouvant provenir de l’extérieur, notamment lors de la planification des entrées d’air

Le ministère de la Transition écologique (2024) recommande également de vérifier les fiches de données de sécurité des produits avant l’achat et de suivre rigoureusement les doses et temps de séchage indiqués.

Ventilation temporaire efficace

Pendant les travaux, une ventilation renforcée est indispensable pour maintenir un taux de CO2 acceptable (idéalement inférieur à 800 ppm) :

  • Aérer au moins 30 minutes, deux fois par jour, en créant si possible un courant d’air traversant
  • Isoler les zones de travaux du reste de l’habitation par des bâches en plastique
  • Utiliser des extracteurs d’air temporaires dans les pièces en travaux
  • Maintenir l’aération plusieurs semaines après la fin des travaux, les émissions de certains matériaux pouvant perdurer
  • Envisager l’installation d’une sonde de CO2 de type AIRSENS pour surveiller en temps réel la qualité de l’air pendant et après les travaux

L’ADEME (2023) conseille également de réaliser les travaux les plus émissifs (comme la pose de peinture) avant d’emménager ou pendant les périodes d’absence prolongée, et de bien ventiler avant de réintégrer les espaces. Le décret nº 2022-1689 impose désormais que la première évaluation annuelle des moyens d’aération incluant une mesure à lecture directe du CO2 soit réalisée au plus tard en 2024 pour les établissements recevant du public.

Solutions de ventilation adaptées aux logements rénovés

Une fois les travaux terminés, la mise en place d’un système de ventilation performant et adapté est essentielle.

VMC adaptée aux logements anciens

Différentes solutions existent selon la configuration de votre logement :

D’après l’OQAI (2024), l’installation d’une VMC appropriée peut réduire de 40 à 60 % les problèmes liés à l’humidité et aux polluants dans les logements rénovés.

Technologies de purification d’air complémentaires

En complément d’une ventilation mécanique, certaines solutions peuvent encore améliorer la qualité de l’air :

  • Filtres haute performance pouvant être intégrés aux systèmes de VMC double flux
  • Purificateurs d’air pour traiter spécifiquement certains polluants
  • Matériaux dépolluants, comme certains revêtements muraux qui captent les formaldéhydes
  • Plantes dépolluantes qui, si leur efficacité est limitée, peuvent contribuer modestement à l’amélioration de la qualité de l’air

Il est important de noter que ces solutions sont complémentaires et ne remplacent jamais un système de ventilation performant, fondement d’une bonne qualité de l’air intérieur.

Rénover son logement tout en préservant la qualité de l’air intérieur n’est pas un luxe, mais une nécessité. L’ANSES (2023) estime que la mauvaise qualité de l’air intérieur coûte environ 19 milliards d’euros par an en France en coûts sanitaires. En intégrant la ventilation dès la conception de votre projet de rénovation, en choisissant judicieusement vos matériaux et en mettant en place des pratiques d’aération adaptées, vous pouvez transformer votre logement en un espace à la fois économe en énergie et sain pour toute la famille.Planifiez votre rénovation en intégrant dès maintenant des solutions de ventilation performantes. Contactez S&P pour un conseil personnalisé et découvrez comment nos systèmes peuvent garantir un air sain dans  votre logement rénové.