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Guide pratique pour mettre en œuvre des systèmes de ventilation silencieux

Publié par S&P          30 janvier 2025          Lecture: 4 min.

La ventilation mécanique contrôlée (VMC) joue un rôle clé dans le maintien d'une bonne qualité de l'air intérieur, la préservation de la santé des occupants. Un système mal conçu, mal dimensionné ou mal installé peut générer des nuisances sonores supérieures aux valeurs règlementaires. Panorama des solutions techniques disponibles pour mettre en œuvre efficacement des systèmes de ventilation silencieux.

Comprendre les mécanismes de génération du bruit dans un système de ventilation

Dans une installation de VMC, le bruit peut provenir de différentes sources :

  • Le bruit aérien du caisson d’extraction, transmis dans les logements par les conduits. Il est lié aux turbulences de l’air, aux vibrations du moteur, à d’éventuels défauts d’équilibrage.
  • Le bruit des autres logements. Il circule d’un appartement à l’autre via les gaines communes, en l’absence de désolidarisation acoustique.
  • Le bruit du caisson. Il se propage vers l’extérieur du bâtiment. Il peut générer une émergence gênante, en particulier la nuit.
  • Le bruit solidien. Il est transmis par le caisson à la structure du bâtiment. Il se propage ensuite dans les logements.
  • Le bruit extérieur, circulation ou autre. Il s’introduit dans les logements par les entrées d’air.

Les émissions sonores sont amplifiées par un dimensionnement inadapté du système, un encrassement des équipements, un déséquilibre des ventilateurs. D’autres causes existent, à l’image d’un mauvais positionnement du caisson ou d’un sous-dimensionnement des gaines.

Or, la réglementation acoustique fixe des exigences strictes. L’arrêté du 30 juin 1999 limite le niveau de pression acoustique du bruit généré par la VMC en débit minimal à 30 dB(A) dans les pièces principales, 35 dB(A) en cuisine

L’indice d’isolement acoustique standardisé pondéré Dn,TA entre le local d’un logement, considéré comme local d’émission, et la pièce d’un autre logement du bâtiment est limité.

Pour un local émissif, à l’exclusion d’un garage individuel, l’isolement acoustique normalisé Dn,TA requis est de 53 dB dans le cas où le local de réception est une pièce principale.

Dans l’hypothèse où le local de réception est une cuisine ou une salle d’eau, l’isolement acoustique normalisé Dn,TA exigé est de 50 dB.

Sélectionner des systèmes de ventilation à hautes performances acoustiques

La sélection d’équipements conçus dans l’optique de conjuguer l’efficacité aéraulique à l’efficience acoustique est un prérequis essentiel. 

Pour le caisson d’extraction, il est nécessaire de privilégier les modèles avec les meilleures performances sur les deux tableaux. Les centrales double-flux haut de gamme à moteurs EC à commutation électronique combinent des puissances acoustiques très basses à des débits élevés.

Côté entrées d’air, les modèles acoustiques nouvelle génération intègrent des silencieux haute efficacité. Ils permettent d’atteindre des indices d’affaiblissement acoustique jusqu’à 42 dB. Les silencieux s’adaptent à tout type d’entrées d’air, autoréglables ou hygroréglables, en neuf comme en rénovation, peu importe la nature de la façade.

Les bouches d’extraction ne sont pas en reste. Les modèles à très hauts débits, très faibles niveaux sonores sont idéaux pour les pièces techniques.

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Concevoir un réseau aéraulique optimisé pour un fonctionnement silencieux

Le tracé, comme le dimensionnement du réseau aéraulique, conditionne le niveau sonore de l’installation en fonctionnement.

La règle de base est de créer la liaison la plus directe, rectiligne possible entre caisson et bouches. Il convient d’éviter tout coude ou mètre linéaire inutile, source potentielle de turbulences, de pertes de charge. Ils peuvent générer des bruits d’écoulement.

Autre point clé : le respect du diamètre préconisé des conduits. L’enjeu est de maintenir des vitesses d’air optimales en tout point du réseau : 5 m/s maximum en vertical, 6 m/s en horizontal. Un sous-dimensionnement entraîne des sifflements, autres bruits aérauliques.

Pour les liaisons situées hors du volume chauffé, la mise en œuvre de conduits à double-peau avec un isolant acoustique évite toute transmission de bruit d’un logement à l’autre.

Des dispositifs comme les pièges à sons sur les réseaux ou les manchettes acoustiques souples du caisson vont encore plus loin dans le traitement acoustique.

Soigner l’implantation du caisson de VMC, le positionnement des accessoires

La désolidarisation du caisson d’extraction de son support et son éloignement des bouches sont deux principes intangibles. Un caisson mal découplé ou trop proche d’une bouche transmet vibrations, bruits d’équipement dans tout le logement.

Afin d’y remédier, il est possible de suspendre le caisson à la charpente par le biais d’éléments antivibratiles comme des suspentes à ressorts. Autre solution, l’installer sur des plots en élastomère type néoprène. La mise en œuvre d’un coffrage doublé d’un isolant acoustique réduit aussi son rayonnement sonore.

Le positionnement du caisson en partie centrale des combles, à égale distance de chaque bouche, est crucial. Un emplacement décentré à proximité immédiate d’une bouche crée un déséquilibre aéraulique générateur de bruit.

Concernant les bouches d’extraction, il est nécessaire de les disposer en plafond ou en partie haute des parois, avec un éloignement minimal de 20 cm des angles. Il est préférable d’opter pour des modèles spécial silence à très haut débit.

Assurer une maintenance régulière des équipements, du réseau

Une maintenance rigoureuse de l’installation est la garantie du maintien durable de ses performances acoustiques initiales. Un système de ventilation encrassé voit son bruit de fonctionnement augmenter au fil du temps.

La périodicité minimale à respecter est d’un nettoyage à l’eau savonneuse des entrées d’air, bouches d’extraction tous les trois à six mois. Les filtres sont dépoussiérés ou remplacés au moins une fois par an.

Tous les trois ans, il est recommandé de procéder à un entretien complet du système de ventilation. Il inclut le nettoyage intégral des conduits, la vérification de tous les organes mécaniques.

Les 3 points clés à retenir :

  • Une ventilation silencieuse résulte de la synergie entre le choix d’équipements acoustiquement performants, une conception optimisée du réseau aéraulique, une mise en œuvre soignée. 
  • Un large éventail de solutions techniques permet de traiter chaque source potentielle de bruit : silencieux sur entrées d’air, centrales double-flux à moteurs EC, bouches acoustiques, conduits isolés, plots antivibratiles.
  • L’entretien périodique du système, du nettoyage des équipements à celui des conduits, est la clé pour préserver dans le temps son silence de fonctionnement.
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