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Optimiser l’installation et la maintenance de vos systèmes de ventilation

Publié par S&P          30 janvier 2025          Lecture: 4 min.

Une ventilation déficiente se traduit par des problèmes sanitaires : dans 90 % des logements français, la teneur en formaldéhyde dépasse les seuils recommandés. 40 % sont contaminés par des moisissures. Les conséquences vont de simples irritations cutanées»  à des pathologies plus graves comme l'asthme ou les infections respiratoires. Une ventilation optimisée réduit jusqu'à 20 % les épisodes infectieux. Dans les locaux de travail, d’autres risques liés à un mauvais système s’ajoutent, comme les baisses de concentration ou encore le syndrome des bâtiments malsains.

Ventilation : un enjeu sanitaire, énergétique

La ventilation joue un rôle central dans la performance énergétique des bâtiments. Une installation conforme à la RE2020 limite les déperditions thermiques. Elle assure un renouvellement d’air suffisant. En hiver, les débits doivent être maîtrisés afin de conserver la chaleur. En été, la ventilation peut participer au rafraîchissement nocturne dans le cas où l’air extérieur est plus frais comparé à l’air intérieur.

Les solutions de ventilation adaptées selon les bâtiments

Pour les logements collectifs comme individuels, la VMC simple flux reste la solution la plus courante. Les débits réglementaires varient de 15 à 135 m3/H en fonction des pièces, de leur nombre. La ventilation hygroréglable module les débits selon l’humidité dans le bâtiment. La VMC double flux avec récupération de chaleur offre les meilleures performances dans les régions froides. Le rendement atteint jusqu’à 90 %.

Dans le tertiaire, les besoins sont différents. Les locaux d’entreprise nécessitent des débits plus importants : de 25 à 60 m3/h par personne selon l’activité. Les établissements d’enseignement requièrent 15 à 18 m3/h par élève en salle de classe. 

La ventilation double flux s’impose souvent pour maîtriser avec précision les débits, filtrer l’air entrant. La ventilation naturelle constitue une alternative intéressante dans l’hypothèse où l’architecture le permet. Afin d’être efficace, la profondeur des pièces ne doit pas excéder 2,5 fois la hauteur sous plafond en ventilation mono-exposée, ou 5 fois en ventilation traversante. Les atriums peuvent servir de moteur naturel. Le tirage thermique créé favorise le renouvellement d’air.

Systèmes de ventilation : des solutions innovantes émergent

La ventilation hybride combine les avantages naturels comme mécaniques. Au lycée Jean-Jaurès de Saint-Clément-de-Rivière, des tourelles en toiture équipées d’accélérateurs à vent assurent l’extraction d’air. Un automate ajuste leur fonctionnement selon la vitesse du vent, la température extérieure. 

Les puits canadiens représentent une autre approche performante. Enterrés à deux mètres de profondeur où la température reste stable autour de 12 °C, ils tempèrent l’air par échange avec la terre. Afin de garantir leur efficacité, les conduits doivent mesurer au moins 30 mètres de long. Leur diamètre doit être de 30 cm maximum. Au lycée Robert Schuman de Charenton, le système alimente 22 000 m3/h d’air. Il évite toute climatisation mécanique.

Les façades double-peau constituent une solution intéressante pour les bâtiments fortement vitrés. L’espace entre les deux parois de verre est ventilé en vue d’extraire les gains solaires. Au lycée Schuman de Charenton, la configuration permet d’obtenir une température intérieure de +16 °C dans la lame d’air avec une température extérieure de -5 °C.

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Mise en œuvre de systèmes de ventilation efficaces : les points techniques essentiels

L’efficacité d’un système de ventilation repose d’abord sur son dimensionnement. Il est nécessaire de tenir compte :

  • Des infiltrations d’air parasites.
  • Des débits réglementaires.
  • De l’équilibre entre l’air entrant/sortant.
  • De l’apport d’air neuf.
  • Des transferts entre locaux.
  • De l’air comburant pour les appareils à combustion. 

Les fuites, les pertes de charge, l’effet du vent, l’acoustique sont également à prendre en considération.

L’implantation des composants requiert une attention particulière. Les entrées d’air doivent être positionnées à au moins 1,30 m du sol, à distance des sources de pollution. Les bouches d’extraction sont placées en hauteur (minimum 1,80 m), à plus de 20 cm des angles des paroi. Le transfert d’air entre pièces nécessite soit des grilles de transit, soit un détalonnage suffisant des portes.

Le réseau de conduits constitue un élément crucial. Son tracé doit être optimisé dans l’objectif de limiter les pertes de charge, avec des sections généreuses. Elles permettent des vitesses d’air inférieures à 3 m/s. L’étanchéité des raccordements doit faire l’objet d’un soin particulier, tout comme l’isolation en zones non chauffées. Des trappes de visite sont à prévoir tous les 3 mètres pour faciliter la maintenance dans les établissements recevant du public (ERP).

Bon à savoir : Le NF DTU 68.3 relatif aux installations de ventilation mécanique (VMC)

Il définit les règles de conception, dimensionnement, mise en œuvre des VMC dans l’habitat. Il traite des aspects clés comme l’étanchéité, l’équilibrage des débits, l’acoustique, l’entretien. Le texte détaille les spécificités des VMC simple flux autoréglable, VMC gaz, VMC double flux autoréglable. Des contrôles sont requis avant la mise en service : parmi eux, la conformité du dossier technique, la vérification des performances requises, lebon fonctionnement des dispositifs constitutifs de l’installation.

Maintenance : garantir la performance de la ventilation dans le temps

Dans le cas des VMC double flux, le nettoyage ou remplacement des filtres s’effectue tous les trois mois, avec un changement complet tous les ans. Pour tous les systèmes de ventilation, le contrôle des débits aux bouches d’extraction est réalisé annuellement. L’étanchéité du réseau, le fonctionnement optimal des ventilateurs doivent aussi être vérifiés.

Dans les bâtiments tertiaires, un contrôle complet des installations est obligatoire chaque année. Il comprend :

  • L’examen de l’état des éléments (systèmes de captage, conduits, dépoussiéreurs).
  • La mesure des pressions statiques ou vitesses d’air aux points caractéristiques.
  • La vérification du débit global d’air extrait.

Les 3 points clés à retenir :

  • La conception initiale détermine la performance future du système, à travers le dimensionnement des débits, l’optimisation du réseau.
  • L’étanchéité des réseaux, la qualité de mise en œuvre sont fondamentales pour l’efficacité de la ventilation.
  • Une maintenance régulière, avec le contrôle des débits, l’entretien des filtres, garantit la pérennité des performances.
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