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Qu’est-ce que le syndrome du bâtiment malsain ? Analyse et solutions

Publié par S&P          21 juin 2021          Lecture: 4 min.

Avez-vous déjà entendu parler du syndrome du bâtiment malsain ? Actuellement, une grande partie de la population des zones urbaines passe la plupart du temps (entre 80 et 90%) dans des espaces fermés. D'où l'importance croissante de la qualité de l'air intérieur dans ces espaces.

[Mis à jour le 23 juin 2023]

Dans les années 1970, des données ont commencé à être publiées concernant des personnes qui travaillaient dans des immeubles de bureaux souffrant de maux de tête, d’irritation des muqueuses et d’une sensation de fatigue, entre autres. Dans les années 80, il était déjà détecté que le problème était plus fréquent dans les bâtiments hermétiques. Ces cas ont ensuite été qualifiés de cas de syndrome des bâtiments malsains (SBM). L’incidence réelle de ce syndrome est inconnue, bien que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime qu’il affecte 30% des bâtiments modernes, provoquant une gêne pour 10 à 30% de ses occupants.

Caractéristiques d’un bâtiment malsain

Un bâtiment malsain est un espace clos dans lequel au moins 20% de ses occupants souffrent de problèmes de santé, et dont les causes ne sont pas facilement identifiables, car elles sont produites par divers facteurs. L’OMS établit deux types différents de bâtiments malsains :

  • Bâtiment temporairement malsain :

Il s’agit d’un bâtiment neuf ou récemment rénové au sein desquels les symptômes diminuent avec le temps. Ils disparaissent après environ six mois. Ils sont généralement dus aux émissions de Composés Organiques Volatils (COV) générées par les revêtements sur les murs, les sols et les matériaux de construction.

  • Bâtiment malsain en permanence :

Dans ce cas, les symptômes continuent à apparaître pendant des années. Ils sont généralement associés à des carences dans les installations telles l’éclairage, la climatisation et la ventilation. Ils peuvent également être liés aux émissions des matériaux de construction eux-mêmes, comme le radon émis par le sous-sol sur lequel est construit le bâtiment.

Comment déterminer si un bâtiment est malsain ?

L’OMS définit une liste de caractéristiques communes entre ces bâtiments :

  • Bâtiments hermétiques.
  • Système de ventilation absent ou déficient entraînant un renouvellement d’air frais insuffisant.
  • Mauvaise distribution de l’air, entraînant une stratification et des zones sans ventilation. Vérification du principe de balayage de l’air avec introduction d’air dans les pièces principales et/ou à pollution non spécifique et extraction dans les pièces techniques et/ou à pollution spécifique.
  • Système de ventilation forcée commun à l’ensemble du bâtiment ou à de grandes surfaces de celui-ci, dans lequel il y a recirculation partielle de l’air. Cela est particulièrement dangereux si les prises d’air frais sont situées dans des endroits inappropriés.
  • Les unités de traitement d’air et les unités de récupération d’énergie (chauffage  et climatisation) de mauvaise qualité de conception peuvent être un facteur de risque en raison d’une contamination croisée entre l’air frais et l’air évacué.
  • Filtration d’air incorrect en raison d’un manque d’entretien ou d’une conception inadéquate, en particulier lorsque la qualité de l’air extérieur est mauvaise ou lorsque le recyclage est élevé.
  • Sélection de matériaux de construction de mauvaise qualité.
  • Sols, murs et autres éléments de décoration intérieure avec revêtement textile.
  • Système de climatisation inefficace ou de faible précision qui rend difficile le contrôle de la zone de température.
  • Différences de pression entre les espaces, provoquant des courants d’air et des changements des conditions thermo-hygrométriques.
  • Emplacement des bâtiments dans des zones fortement polluées ou contaminées par l’environnement.

Compte tenu de ces caractéristiques, si les personnes qui en font partie présentent les  symptômes suivants : irritation des yeux, du nez et de la gorge, peau sèche, enrouement, difficultés respiratoires, éruptions cutanées, maux de tête, fatigue mentale, nausées, étourdissements et vertiges, incidence élevée d’infections respiratoires et de rhumes, alors nous pouvons parler de bâtiments malsains.

En cas de SBM, les symptômes ont tendance à apparaître plus fréquemment l’après-midi que le matin et à avoir une incidence plus élevée lorsque les occupants de ces bâtiments ont peu de contrôle sur leur environnement.

Caractéristiques des bâtiments malsains - S&P

La ventilation joue un rôle déterminant dans tous les bâtiments, mais elle est particulièrement importante si l’on tient compte du fait qu’une ventilation inadéquate est l’une des causes les plus fréquentes de SBM. Pour cette raison, il est essentiel de prendre en charge l’entretien et le nettoyage des équipements et des conduits de ventilation.

Comment déterminer si un bâtiment peut être considéré comme malsain ? 

Depuis 1987, il existe une méthodologie d’évaluation, structurée dans un questionnaire, qui comprend quatre points :

  1. Examen initial du bâtiment et exposé du problème.
  2. Mesures d’inspection et d’orientation.
  3. Mesures de ventilation, indicateurs climatiques et autres facteurs impliqués.
  4. Examen médical et investigations connexes.

En phase 3, on détermine si le niveau de ventilation est adéquat. On évalue si la maintenance des filtres, des batteries de chauffage et de refroidissement et des échangeurs d’énergie est effectuée correctement. En outre, dans le cas où il existe des indications contraires, il est déterminé si l’efficacité de la ventilation est conforme aux attentes. Un autre des facteurs les plus importants évalué dans cette phase, est la détermination de la qualité de l’air, pour laquelle des paramètres tels que les niveaux de CO2, de COV et d’humidité sont mesurés.

[À lire : Comment lutter contre le syndrome du bâtiment malsain]

Mesures correctives

Les actions correctives applicables dépendent de la nature de chaque problème ainsi que des caractéristiques de construction du bâtiment, les plus courantes étant : 

  • Mise en place d’un système de ventilation bien dimensionné garantissant une introduction adéquate en air extérieur dans le respect des débits et des niveaux de filtration exigés par la réglementation.
  • Garantir l’élimination des polluants par une répartition appropriée des grilles et des diffuseurs d’introduction et d’extraction d’air, tout en évitant les courants d’air.
  • Utilisation d’équipements de traitement d’air et de récupérateurs d’énergie à haut niveau d’étanchéité qui évitent la contamination croisée entre l’air neuf et l’air extrait.
  • Zonage du système de ventilation et de climatisation garantissant un confort thermique optimal ainsi qu’un flux de ventilation approprié dans toutes les zones du bâtiment.
  • Sélection de matériaux de construction à faible émissivité de COV.
  • Situer les prises d’air extérieur orientées vers les zones moins polluées, en évitant par exemple de les orienter vers de grandes avenues et les orienter vers les espaces verts.
  • Dans le cas de bâtiments situés dans des zones à forte pollution environnementale, intégration dans le système de ventilation de plusieurs niveaux de filtration et de purification de l’air.
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