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Comment sélectionner les systèmes de ventilation les plus efficaces pour se conformer à la RE2020 ?

Publié par S&P          30 janvier 2025          Lecture: 4 min.

En 2018, plus de sept opérations de construction contrôlées sur dix présentaient au moins un défaut sur le système de ventilation. Face à ce constat, la RE2020 renforce les exigences sur les bâtiments neufs. Le choix du système est crucial pour garantir la qualité de l'air intérieur, le confort des occupants, la performance énergétique. Tour d'horizon des critères de sélection d’une ventilation compatible avec la nouvelle réglementation environnementale.

Choisir entre VMC simple flux et double flux

La RE2020 oriente vers des systèmes de ventilation mécanique contrôlée (VMC) afin de maîtriser les débits de renouvellement d’air. Deux principales technologies sont disponibles :

  • La VMC simple flux : elle extrait l’air vicié des pièces considérées comme humides. L’air neuf arrive par des entrées d’air au sein des pièces principales. En collectif, elle peut être « inversée » avec des bouches en pied de façade, un rejet en toiture. Elle est plus simple à installer, entretenir.
  • La VMC double flux : elle extrait l’air vicié des pièces de service. L’air neuf préfiltré, préchauffé via un échangeur de chaleur est ensuite insufflé dans les pièces dites principales. Une VMC double flux performante permet d’économiser sur le chauffage par rapport à une VMC simple flux. Toutefois, son coût d’installation, de maintenance est plus élevé.

Le choix entre les deux solutions dépend des caractéristiques du projet (maison ou logements collectifs, performance énergétique visée, contraintes d’exploitation-maintenance). Par exemple, un système double flux est pertinent seulement en cas d’enveloppe très étanche à l’air.

Concevoir une ventilation en lien avec la performance globale attendue par la RE2020

Pour être conforme à la RE2020, la conception de la ventilation doit être pensée en lien étroit avec la stratégie énergétique, la qualité de l’air intérieur du bâtiment :

  • Les entrées d’air, bouches d’extraction doivent être dimensionnées selon les débits réglementaires (15 à 135 m3/h). Des systèmes hygroréglables modulent les débits en fonction de l’humidité afin d’éviter la sur-ventilation.
  • Les réseaux doivent être optimisés pour limiter les pertes de charge : tracés les plus rectilignes possibles, pas de coudes inutiles, conduits isolés en volume non chauffé (R ≥ 0,6 m2.K/W).
  • Le groupe de ventilation est positionné dans un local technique accessible. Il est désolidarisé acoustiquement du bâti. 
  • La mise en service inclut une mesure des débits, pressions par un professionnel qualifié RE2020 en vue de valider le bon fonctionnement de l’installation.

La réflexion doit intégrer dès l’amont la qualité d’usage, le confort des occupants. L’analyse de leurs attentes, modes de vie permet d’ajuster au mieux la stratégie de ventilation. L’objectif est d’assurer une qualité d’air optimale en toute saison, en évitant les courants d’air, l’assèchement de l’air en hiver, les surchauffes en été. Le pilotage automatisé de la ventilation en fonction de l’occupation, de la qualité d’air mesurée est une piste intéressante.

 

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RE2020 : intégrer des systèmes intelligents pour un pilotage optimisé de la ventilation

Des systèmes « smart » dotés de capteurs communicants ouvrent de nouvelles perspectives pour optimiser la performance comme l’entretien des installations. Couplés à des algorithmes, ils analysent en continu la qualité de l’air intérieur (humidité, CO2, COV) afin d’ajuster les débits aux besoins réels. Le but est de concilier qualité d’air, confort, économies d’énergie.

Le Cerema a expérimenté ces technologies sur deux bâtiments de logements sociaux instrumentés, dans le cadre du projet « Performance 2 ». Le monitoring sur deux ans visait à évaluer la durabilité des systèmes hygroréglables, mettre au point des solutions évolutives, adaptées aux modes de vie des occupants.

À terme, les dispositifs de pilotage seront de plus en plus interconnectés avec les autres équipements du bâtiment pour optimiser la gestion énergétique globale. Les dispositifs communiqueront aussi avec les occupants, via des applications ou objets connectés, afin de mieux les informer sur la qualité de leur air intérieur, les guider dans l’usage de leur ventilation.

Bon à savoir : L’Observatoire national de la ventilation (ONV) a été créé dans le cadre de la RE2020

Son rôle est de suivre la qualité de mise en œuvre des systèmes de ventilation, capitaliser les retours d’expérience terrain. Les données collectées via le protocole de vérification obligatoire des installations en neuf l’alimentent. L’objectif est de constituer une base de connaissances partagée afin d’analyser les points forts et points faibles des différents systèmes, faire progresser les pratiques. L’ONV publie régulièrement des bilans statistiques, des recommandations à destination de la filière, des pouvoirs publics. Il contribue à enrichir la réglementation, les référentiels de formation en vue d’accompagner la nécessaire montée en compétence des professionnels.

Penser dès la conception l’exploitation-maintenance des solutions de ventilation RE2020

Seul un entretien régulier maintient dans la durée les performances d’un système de ventilation. Un contrat avec un spécialiste est fortement conseillé. Il comprend au minimum :

  • Le nettoyage, remplacement des filtres.
  • La vérification des débits, de l’état des conduits.
  • La lubrification des parties mobiles.
  • Des contrôles périodiques complets.

Dans le but de faciliter le suivi des interventions, la RE2020 impose la remise à la livraison de tous les documents relatifs à l’exploitation-maintenance. Un carnet d’entretien numérique est recommandé afin de centraliser les informations. Plus largement, le BIM (maquette numérique) constitue un outil précieux pour tracer l’ensemble des données du bâtiment, simplifier le suivi des équipements sur leur cycle de vie.

L’obligation documentaire doit s’accompagner sur le terrain de notices d’utilisation claires, didactiques à destination des occupants. En effet, leur comportement impacte de manière directe l’efficacité de la ventilation. Il est essentiel de les sensibiliser aux bons gestes (entretien régulier des bouches, aération quotidienne, etc.), aux réflexes à adopter selon les saisons.

Les 3 conseils clés à retenir :

  • Raisonner en coût global dès la conception via l’intégration de tous les paramètres : type de bâtiment, niveau énergétique visé, qualité d’air ciblée, facilité d’entretien.
  • Privilégier des systèmes intelligents communicants afin de piloter les installations en lien avec les usages réels, simplifier la maintenance prédictive.
  • Mettre en place une exploitation-maintenance rigoureuse, gage de pérennité des performances, sans oublier d’utiliser le numérique pour le suivi.
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